Adaptation de la forêt de Chantilly (FEADER)

La forêt de Chantilly fait face à une crise sans précédent. Face à l’urgence écologique, le Parc naturel régional, l’Institut de France, l’Office National des Forêts (ONF), l’INRAe et des bénévoles passionnés se mobilisent dans le cadre d’un programme de recherche et d’action financé par l’Europe (FEADER) : « Sauvons la forêt de Chantilly ».

La forêt de Chantilly, d’une superficie de 6 300 hectares, est un écosystème unique, abritant une biodiversité remarquable. Depuis plusieurs années, les scientifiques, forestiers et promeneurs attentifs observent un dépérissement des chênes et un échec du renouvellement des plantations. En d’autres termes, la forêt se meurt.  Sécheresses et attaques de parasites sont les causes principales de ce constat. Toutes sont liées au réchauffement climatique qui entraine une perte de résilience de l’écosystème. A terme, la survie de cette forêt emblématique du territoire est menacée.

Un programme européen pour comprendre et agir

Financé par l’Union européenne (FEADER) et la Région Hauts-de-France, le programme « Sauvons la forêt de Chantilly » a été lancé en 2023 pour une durée de 3 ans.

Ce programme de recherche-action a pour but de mieux comprendre le phénomène et d’adapter les pratiques de gestion forestière pour préserver cette forêt emblématique.

Il repose sur 4 piliers :

1.      Comprendre les causes du dépérissement

Les scientifiques de l’INRAe et de l’ONF mènent des études approfondies pour identifier les facteurs responsables. Ces études s’appuient sur des relevés de terrain avec :

  • des analyses des sols et des racines pour étudier le microbiote et les carences nutritionnelles ;
  • le suivi des arbres via des carottages (prélèvements de bois) pour analyser leur croissance et leur résistance ;
  • l’utilisation de la dendrochronologie (étude des cernes des arbres) pour retracer les crises passées et comprendre l’impact des sécheresses.

Résultats, plus de 1800 journées de collecte de données ont été réalisées, et 234 000 larves de hannetons par hectare ont été comptabilisées, confirmant leur rôle dans l’affaiblissement des jeunes plants.

2.      Expérimenter des solutions pour la forêt de demain

Le programme teste des méthodes innovantes pour :

  • adapter les essences d’arbres au changement climatique (choix d’espèces plus résistantes) ;
  • améliorer les techniques de plantation pour favoriser la régénération naturelle ;
  • expérimenter des modes de gestion forestière durables, en collaboration avec les bénévoles et les gestionnaires.

Des plantations expérimentales ont été réalisées, et un protocole de suivi a été mis en place pour évaluer leur réussite.

3.      Impliquer les acteurs locaux et les citoyens

La forêt de Chantilly est un bien commun. Ainsi, le programme associe plus de 410 bénévoles, qui participent aux chantiers de collecte de données et de plantations.

Des ateliers participatifs sont organisés pour imaginer l’avenir de la forêt, réunissant naturalistes, chasseurs, élus, et citoyens.

4.      Capitaliser et partager les connaissances

Tout au long du programme de recherche, les données collectées sont centralisées pour faciliter leur partage et leur diffusion auprès du grand public via des conférences ou des expositions.

Sur la base des données collectées et leur analyse, une contribution sur les enjeux écologiques de la forêt a été remise à l’Institut de France et à l’ONF pour alimenter le plan d’aménagement forestier.

Et le Parc naturel régional dans tout ça ?

Le Parc naturel régional joue un rôle central dans ce programme de recherche-actions. En tant que garant de la cohérence des actions, il veille à l’implication de tous les acteurs locaux et à la mise en œuvre d’une démarche scientifique rigoureuse.