Le samedi 22 janvier le Parc naturel régional Oise – Pays de France organise, en partenariat avec le SITRARIVE et l’Institut de France, un chantier participatif aux étangs de Comelles pour couper les saules apparus dans l’étang Chapron suite à l’assec de 2019/2020.
Retour sur la genèse de ce chantier
Etablis artificiellement sur le cours d’eau de la Thève dès le XIIème siècle, les étangs de Comelles constituent pour le Parc Naturel Régional Oise – Pays de France et ses partenaires un sujet de préoccupations : envasement, perte de biodiversité, nécessité d’un meilleur accueil du public…
L’Institut de France, propriétaire, laisse le site totalement ouvert au public. Il était autrefois entretenu par les moines détachés de l’Abbaye de Chaalis.
Entre 2014 et 2017, une étude a été menée dans le but de :
- définir les différentes solutions possibles pour redonner leur fonctionnalité hydraulique aux étangs, les désenvaser en tout ou partie et stopper/limiter leur envasement à l’avenir;
- analyser, pour chacun de ces scénarios/solutions, ses impacts au regard des différents enjeux (hydraulique, hydrobiologique, écologique, paysager…), les implications associées (études et procédures règlementaires à mener, entretien/gestion associé…) et estimer son coût ;
Les mesures réalisées sur les 4 étangs ont mis en exergue un volume total de 368 866 m3 de sédiments.
Le curage des étangs représente un coût très lourd. Par exemple, le curage complet du seul étang Chapron, est estimé à plus d’un million d’euro. Cette solution ne pouvant pas financièrement être retenue, d’autres solutions ont été envisagées. La mise en assec, c’est-à-dire une vidange de l’eau de l’étang a été mise en œuvre pour permettre de préciser la solution à privilégier pour le devenir de l’étang. L’assec a eu lieu de l’été 2019 à l’automne 2020.
Un assèchement des vases aux multiples bénéfices
L’assèchement naturel des vases a permis :
- la baisse des niveaux de vase par tassement d’en moyenne 60 cm sur l’étang (de 30 cm à plus de 1 m) et donc l’augmentation d’autant de la lame d’eau une fois l’étang remis en eau. Suite à la remise en eau, les vases sont restées en l’état et ne se sont pas regorgées d’eau ;
- une réduction de 30 % du volume total occupé par les sédiments, le volume étant passé de 86000 m3 à moins de 60000 m3 ;,
- la relative solidification des vases, qui sont devenues portantes sur l’essentiel de l’étang, permettent l’enracinement des plantes aquatiques qui ne pouvaient plus s’y développer, ce qui devrait améliorer la reproduction des amphibiens. Cette solidification permet également de circuler à pied et d’intervenir sur une grande partie de l’étang.
L’assec a permis le développement de végétations et de plantes variées dont quelques espèces remarquables et en particulier une espèce protégée : le Gnaphale blanc-jaunâtre (Gnaphalium luteoalbum). A la fin de l’assec, néanmoins, cette végétation s’est homogénéisée avec l’installation d’une Saulaie de Saules blanc (Salix alba) et fragile (Salix fragilis) dominant les parties les plus hautes du fond de l’étang.
Suite à la remise en eau, la majorité des saules sont morts. Pour ceux ayant survécu, leur croissance a, pour le moment, été fortement ralentie.
La saulaie : avantage ou inconvénient ?
Cette Saulaie a permis d’accueillir diverses espèces animales. En effet, les Saules présentent une forte attractivité pour les passereaux insectivores : Pouillots, Rousserole effarvatte ont pu s’y reproduire, d’autres passereaux dont le Gobemouche noir ont utilisé cette Saulaie en halte migratoire.
Elle constitue également un refuge et un site de reproduction idéal pour les Foulques, Poules d’eau et Canards colverts.
Enfin, cette Saulaie permet aussi une belle densité de libellules dont les larves profitent du chevelu racinaire des arbres.
Par ailleurs, la baisse de niveau à l’automne a permis l’observation mi-novembre de nombreux oiseaux (Râles d’eau, Bécassines des marais, Pipits spioncelles, Bruants des roseaux…).
Néanmoins, la Saulaie qui s’est développée soulève 3 interrogations :
- paysagèrement, elle limite la perception du miroir d’eau du fait de la régression des zones d’eau libre, pourtant caractéristique du site et appréciée des promeneurs ;
- les Saules « survivants » ayant développé un système racinaire dans la lame d’eau risquent à terme de favoriser l’envasement de l’étang ;
- les milieux naturels présents se sont homogénéisés avec une Saulaie ayant trop largement envahi l’étang.
C’est pourquoi il a été décidé de couper manuellement une partie de cette saulaie cet hiver. Après un premier test mi-novembre permettant d’en vérifier la faisabilité, il a été décidé d’organiser un chantier participatif de bénévoles pour impliquer la population locale et les associations et expliquer les enjeux de cet espace naturel emblématique ainsi que les actions menées par le Parc naturel régional Oise – Pays de France et ses partenaires.
Vous souhaitez participez à la restauration hydroécologique des étangs de Comelles ?
Deux rendez-vous vous sont proposés le samedi 22 janvier, à l’étang Chapron (accès via la table de Mongressin ou la route Manon)
RDV à 10h ou à14h au parking de l’étang Chapron (coordonnées GPS : 49.157952 , 2.501109).
Venez avec vos bottes (ou chaussures de marche), et si vous en avez, coupe-branche et paire de gants. Pique-nique tiré du sac, verre de l’amitié offert.
Pour des questions d’organisation, merci de vous inscrire préalablement au 03.44.63.65.65.