Focus sur les amphibiens, les chauves-souris et les abeilles sauvages
Les abeilles sauvages
Il en existe près de 1000 espèces en France, parmi lesquelles environ 170 ont été observées sur le territoire du Parc naturel régional. Un bon nombre d’entre-elles fréquentent nos parcs et jardins et sont pourtant encore méconnues, contrairement à l’Abeille domestique élevée par les apiculteurs pour son miel.
Alors que l’Abeille domestique vit en colonie pérenne formée de milliers d’ouvrières et d’une reine, la très grande majorité des abeilles sauvages sont des espèces solitaires (à l’exception des espèces de bourdons), avec une période d’activité (correspondant à sa phase adulte) assez courte. Après la période de reproduction, les abeilles adultes meurent, laissant derrière elles leur progéniture qui se développera à l’abri du nid, durant plusieurs mois, jusqu’à l’année suivante. Chaque espèce n’est donc visible que durant quelques semaines mais il est possible d’observer des abeilles sauvages presque toute l’année (mars à novembre), certaines espèces étant printanières, d’autres estivales ou automnales.
Insectes floricoles, ces pollinisateurs particulièrement efficaces dépendent exclusivement du nectar et du pollen des fleurs pour leur alimentation. En retour, elles permettent la reproduction de la très grande majorité des plantes à fleurs et donc la production des graines, fruits et légumes.
Un déclin rapide lié aux activités humaines…
Depuis 30 ans, les populations d’abeilles, qu’elles soient domestiques ou sauvages, diminuent. En Europe, on estime que 40% des espèces d’abeilles sauvages, et parmi elles, 46% des bourdons sont menacés de disparition. Les raisons de ce déclin sont essentiellement dues aux activités humaines, et en tout premier lieu, à la détérioration ou à la destruction des habitats naturels favorables aux abeilles : milieux riches en fleurs sauvages propices à l’alimentation (prairies, friches, landes, vergers, haies champêtres, etc.), et sites nécessaires à la reproduction (sols meubles et nus, zones sableuses, cavités naturelles, bois mort, tiges sèches, etc.). A cette artificialisation des milieux naturels, s’ajoute l’usage des insecticides et herbicides, la fauche systématique des bords de routes et des chemins, les tontes rases de nos parcs et jardins, la raréfaction des fleurs messicoles poussant dans les champs de céréales.
Agissons pour la préservation des abeilles sauvages !
Protéger les abeilles et autres pollinisateurs est pourtant, bien plus qu’une nécessité écologique, c’est aussi l’assurance survie de l’humanité. Les jardins et les parcs qui entourent nos maisons ont un rôle important à jouer dans cette préservation en fournissant, aux abeilles sauvages, les fleurs nécessaires à leur alimentation, un lieu adapté à leur reproduction et des matériaux pour construire ou aménager leur nid. Conseils pour les protéger
Les amphibiens
Tous inféodés aux zones humides nécessaires pour leur reproduction, leurs habitats varient toutefois fortement d’une espèce à l’autre : certaines espèces dépendent de milieux pionniers qui ne subsistent que dans des milieux en mutation ou très perturbés (carrières…), d’autres dépendent de milieux hérités de l’agriculture traditionnelle qui n’existent que de manière relictuelle (mares prairiales…), les habitats les moins menacés sont forestiers…
Le domaine vital des amphibiens comporte trois types de milieux bien distincts : un site de reproduction, toujours aquatique, un terrain de chasse, le plus souvent terrestre, et un site d’hivernage. Le site de reproduction et le terrain de chasse peuvent être distants de quelques kilomètres. À différentes périodes de l’année, pour se rendre d’un milieu à l’autre, les batraciens effectuent de véritables mouvements migratoires. La plus spectaculaire est la migration printanière des adultes qui rejoignent, entre mi février et mi avril, le lieu de ponte. Des centaines d’amphibiens peuvent alors se déplacer ensemble en une seule nuit.
Sur le territoire du Parc, 14 espèces d’amphibiens ont été recensées sur les 20 espèces présentes sur le territoire interrégional.
Les effectifs de la plupart des espèces d’amphibiens sont en baisse en raison de deux causes principales :
Les chauves-souris
Sur l’ensemble des mammifères fréquentant le territoire, les chauves-souris comptent parmi les espèces les plus remarquables au niveau régional, national ou européen. En France, toutes les chauves-souris sont légalement protégées et considérées comme d’intérêt européen. Cependant, la protection légale dont jouissent ces espèces n’est pas suffisante et la préservation de leurs habitats (gîte d’hibernation, gîte de reproduction, terrain de chasse) revêt un caractère indispensable à leur survie.
La régression des habitats de chasse et la perte de ressources alimentaires (pesticides, traitements antiparasitaires), la disparition des gîtes (régression des arbres à cavités, rénovation de bâtiments…), le dérangement dans les gîtes d’hibernation, la pollution lumineuse…sont autant de menaces qui fragilisent les populations de chauves-souris.
Bon à savoir : Les gîtes d’hibernation sont essentiellement des cavités souterraines, d’anciennes carrières, des caves ou des cavités dans des arbres. Les gîtes de reproduction sont souvent des combles et des greniers non aménagés (maisons particulières, édifices publics, granges…) mais également des arbres à cavités pour les espèces typiquement forestières.
Les terrains de chasse, généralement liés à la proximité des gîtes d’hibernation ou des colonies de reproduction, sont souvent des milieux ouverts riches en insectes (prairies, étangs, marais…). Les plans d’eau ou les cours d’eau exercent une forte attractivité sur un grand nombre d’espèces. En fonction de leurs mœurs ou de leurs techniques de recherche alimentaire, les chauves-souris peuvent fréquenter des terrains de chasse très variés. Les espèces anthropophiles chassent le plus souvent au sein même des villages, près des fermes, dans les jardins, autour des lampadaires. Les espèces sylvicoles, quant à elles, chassent dans les allées forestières, les clairières, les futaies claires ou les lisières.
Les grands massifs forestiers du territoire, notamment quand ils présentent une trame de « vieux bois », constituent des habitats essentiels au développement de plusieurs espèces de chauves-souris.